Les montres connectées comme Garmin, Polar ou Suunto proposent une multitude de données sur la condition physique, la progression ou encore le statut d’entraînement. Si ces indicateurs peuvent être utiles, ils demandent à être interprétés avec prudence. Voici pourquoi.
VO2 Max : un indicateur à relativiser
Parmi les données les plus consultées figure la VO2 max. Ce chiffre, censé représenter le niveau d’endurance aérobie maximal, reste parfois stable, voire augmente, même lorsque la charge d’entraînement diminue fortement. Cela peut créer une fausse impression de forme physique maintenue.
Il faut rappeler que la VO2 max calculée par une montre repose sur des algorithmes et des données indirectes, loin des mesures en laboratoire qui utilisent un masque et analysent les échanges gazeux. Bien que la technologie embarquée dans ces montres soit avancée, elle ne peut répliquer fidèlement un test clinique.
Surtout, la VO2 max n’est qu’un facteur parmi d’autres de la performance en course à pied. D’autres éléments comme l’économie de course, les seuils ventilatoires ou la spécificité de l’effort sont tout aussi déterminants et ne sont pas reflétés dans cet indicateur.
Statut d’entraînement : précis mais exigeant
Le statut d’entraînement (« Productif », « Non productif », etc.) peut également prêter à confusion. Il n’est pas rare de le voir afficher « Non productif » après une séance intense, pourtant bien réalisée.
Ce type d’analyse repose sur la qualité des données fournies. Pour être fiables, les paramètres personnels doivent être correctement renseignés (fréquence cardiaque au repos, maximale, taille, âge, etc.). De plus, la mesure de la fréquence cardiaque doit être précise — ce qui est rarement le cas au poignet. L’utilisation d’une ceinture thoracique ou d’un capteur comme le Polar OH1 est recommandée pour des analyses plus exactes.
Si toutes les données sont présentes et fiables, le statut d’entraînement peut devenir un outil intéressant pour suivre les phases de progression, de maintien ou de récupération.
Condition physique du jour : un repère utile
Certaines montres proposent un indicateur de condition physique en début de sortie. Il s’agit d’une estimation de l’état de forme du jour, généralement exprimé par un chiffre proche de zéro. Un score négatif suggère de la fatigue, tandis qu’un score positif indique une bonne forme.
Sans être un outil décisif, cet indicateur peut aider à confirmer des sensations corporelles et à ajuster l’entraînement du jour si besoin. Toutefois, il ne doit pas conditionner à lui seul les choix de séance.
Interpréter avec recul
Ces données peuvent enrichir le suivi de l’entraînement à condition d’être remises dans leur contexte. Il est essentiel de ne pas tirer de conclusions hâtives basées sur une baisse de VO2 max ou un statut temporairement « non productif ». Une approche globale, combinant ressentis, progression réelle sur le terrain et individualisation du plan d’entraînement, reste la clé de la performance.
Les indicateurs fournis par les montres connectées sont des outils — pas des verdicts. Utilisés avec discernement, ils peuvent éclairer l’entraînement ; mal interprétés, ils peuvent au contraire égarer.
Conclusion : s’entraîner intelligemment, c’est aussi savoir prendre du recul sur les chiffres affichés par sa montre. Le corps reste toujours le meilleur juge du progrès.
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