Dans le monde du running, la musculation est souvent perçue comme une activité secondaire, voire incompatible. Pourtant, elle constitue un levier essentiel pour améliorer la performance, prévenir les blessures et équilibrer le corps. L’enjeu est de savoir comment intégrer intelligemment la musculation dans un programme déjà bien chargé en kilomètres. Voici les bonnes pratiques, un planning hebdomadaire type, et des conseils adaptés aux différentes phases de l’année.
Pourquoi ajouter de la musculation à son plan de course ?
Un programme de course ne devrait pas uniquement se focaliser sur les kilomètres. La musculation vient en complément pour :
- Renforcer les muscles stabilisateurs et moteurs
- Améliorer la posture et la foulée
- Prévenir les déséquilibres et blessures
- Accroître la puissance et la réactivité
Sans un corps solide, le risque de blessure augmente avec le volume d’entraînement. La musculation est une assurance pour courir mieux et plus longtemps.
Les erreurs à éviter
Avant de planifier, il est important d’éviter certaines erreurs courantes :
- Faire de la musculation lourde avant un entraînement intensif de course
- Enchaîner musculation et sortie longue sans récupération
- Répéter les mêmes exercices toute l’année sans logique de cycle
- Négliger les phases de récupération active
L’objectif est de compléter la course, pas de l’entraver.
Comment organiser ses séances ?
L’intégration de la musculation dépend du niveau, de la charge d’entraînement en course et des objectifs. Deux à trois séances par semaine sont suffisantes pour obtenir des bénéfices notables.
Répartition optimale
Type de séance running | Musculation à privilégier | Conseil d’organisation |
---|---|---|
Sortie longue | Aucune ou gainage léger | Prévoir une récupération la veille |
Footing ou séance facile | Endurance de force | Enchaîner avec 20 à 30 min de musculation légère |
Séance de fractionné | Force explosive | Musculation courte et spécifique en début de séance |
Repos / cross-training | Force maximale | Idéal pour placer une séance lourde |
Exemple de planning hebdomadaire
Voici un exemple de semaine type pour un coureur de niveau intermédiaire :
Jour | Séance de course | Séance musculation |
---|---|---|
Lundi | Repos ou marche active | Séance de force maximale (squats lourds, presse) |
Mardi | Footing 45 min | Gainage + fentes |
Mercredi | Fractionné court (ex : 8x400m) | Séance explosive (sauts, pliométrie) |
Jeudi | Repos | Étirements actifs ou yoga |
Vendredi | Footing progressif | Endurance de force (séries longues) |
Samedi | Sortie longue | Aucune |
Dimanche | Récupération active | Auto-massages, rouleau, gainage léger |
Combiner course et musculation dans une même séance
Il est tout à fait possible d’intégrer les deux dans une seule séance, à condition de respecter quelques principes :
Option 1 : Musculation après la course
Idéal après un footing modéré. Cela permet de profiter d’un corps déjà échauffé.
Exemple :
- 40 min de footing à allure facile
- 3 x 15 squats au poids du corps
- 3 x 12 fentes avant
- 3 x 30 secondes de planche
Option 2 : Musculation avant la course
Utilisée principalement pour un travail de force ou explosivité avec des charges importantes. La course ensuite doit être légère ou technique.
Exemple :
- 3 x 5 squats lourds
- 3 x 5 soulevés de terre
- 20 min de footing avec éducatifs
Option 3 : Musculation intégrée à la séance
Plutôt utilisée dans un cadre spécifique ou pour du gainage dynamique.
Exemple (type circuit) :
- 10 min footing + 10 sauts + 10 fentes + 10 squats x 4
- Sprint 30 m entre les blocs
- Retour au calme en marchant ou footing lent
Adapter son entraînement selon les cycles
La programmation annuelle doit suivre une logique de périodisation. On ne travaille pas la force explosive de la même façon à 3 mois ou à 3 semaines d’un objectif.
1. Période de développement général (hiver, pré-saison)
Objectif : renforcer globalement le corps, poser les fondations.
- 2 à 3 séances par semaine
- Accent sur la force maximale et l’endurance musculaire
- Gainage et travail postural en complément
2. Période spécifique (8 à 4 semaines avant une compétition)
Objectif : améliorer la puissance fonctionnelle et la réactivité.
- Réduction du volume musculaire
- Accent sur la force explosive et la coordination
- Séances plus courtes et ciblées
3. Période pré-compétition (3 semaines avant l’objectif)
Objectif : affiner, récupérer, arriver frais.
- Arrêt progressif de la musculation des jambes
- Maintien du gainage léger
- Étirements dynamiques, mobilité
4. Période post-compétition
Objectif : reconstruire, éliminer la fatigue.
- Semaine 1 : repos actif (vélo doux, marche, yoga)
- Semaine 2-3 : reprise progressive avec renforcement léger
- Reprise de cycle complète à partir de la 4e semaine
Conclusion
La musculation est bien plus qu’un complément au running. Elle en est une composante essentielle si elle est bien intégrée. Le secret réside dans une planification réfléchie, une progressivité dans les charges et une adaptation aux cycles de course. En associant force, stabilité, et endurance musculaire à votre programme, vous construisez un corps plus solide, plus rapide et plus résilient.
Laisser un commentaire